Face à face
Le jour où j’ai finalement ouvert la boîte de Pandore —
J’ai peint un homme sur le mur, qui ne te ressemble pas. Mais partout où je m’efface, il me suit, comme toi. Qu’est-ce que je suis censée faire de tout ça? Il y a deux chaises, un pinceau et une lame. Encore une fois: le poids du silence ou le choix des armes. Bien. J’avance, je m’assois. Tu veux qu’on parle, soit. Mais cette fois je ne sortirai pas d’ici avant de m’être débarrassée de toi.
J’avais les doigts couverts de noir. C’était visqueux, répugnant. Comme du miel sombre, mais goût de sang. Alors je l’ai étalé sur ta bouche. Tes yeux n’ont pas bougé, ils sont trop froids. Non, ne bouge pas. C’est moi qui pose les questions maintenant. Tu voulais t’amuser: tire les dés. Tu sais comment.
Le temps n’a plus d’importance. Je t’ai laissé voler mon nom, ma famille, mon enfance. Ma maison, mon futur, mon existence.
Je n’avais plus rien à perdre, c’est ce qui t’a vaincu. De toutes les choses que tu tramais, j’étais la seule que tu n’avais pas prévue.
La prochaine fois que je vois ce mirage se dessiner sur tes lèvres, ce sera directement en enfer. La seule différence, c’est que moi, maintenant, je n’ai plus peur de m’y perdre. Tu m’y as envoyée, seule, et comme Phœnix, je m’y suis fait pousser des ailes. —
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